11 septembre 2019
Photo: Ricardo Stuckert

Les politiques sociales de Lula avaient sorti 40 millions de Brésiliens de la misère. Lorsqu’il a quitté le pouvoir après deux mandats, donné largement favori aux élections, il jouissait de 90 % d’opinions favorables dans la population.

« Nous n’abandonnerons pas la lutte tant que le Brésil et les Brésiliens ne seront pas heureux à nouveau », écrivait Lula depuis sa prison aux lecteurs de l’Humanité, le 7 avril dernier. Nos colonnes non plus ne renonceront pas. Plus un jour ne passe sans que les frasques lamentables du président d’extrême droite ne fassent les gros titres. Incarnation du fascisme au service de l’agrobusiness, soutenu et financé par les patrons et les banquiers, Jair Bolsonaro tue un peu plus chaque jour les conquis sociaux et démocratiques du Brésil.

Les politiques sociales de Lula avaient sorti 40 millions de Brésiliens de la misère. Lorsqu’il a quitté le pouvoir après deux mandats, donné largement favori aux élections, il jouissait de 90 % d’opinions favorables dans la population. Donc l’arrivée au pouvoir de ce nostalgique de la dictature militaire qui assume sans complexe sa volonté de raser une partie de l’Amazonie et d’anéantir des populations autochtones n’était pas inévitable. Elle est l’aboutissement d’une cabale, assumons le mot ici, d’un complot, pour déloger la gauche au pouvoir.

Les faits, rien que les faits : en 2018, à l’issue d’un procès inique où il est accusé d’avoir bénéficié de largesses d’entreprises du BTP, un appartement à São Paulo, Lula est condamné à douze ans d’emprisonnement sans aucune preuve, exclusivement sur la base des « convictions » du juge Moro, devenu entre-temps ministre de la Justice de… Jair Bolsonaro. Sa sentence ne repose que sur la « délation récompensée » d’un ancien cadre de l’entreprise qui a joui d’une remise de peine à la faveur de son témoignage à charge contre Lula. Ce simulacre de justice cache mal un véritable coup d’État institutionnel, comme celui intenté deux ans plus tôt pour destituer Dilma Rousseff.

Ce week-end, à La Courneuve, l’ex-présidente du Brésil se joindra au peuple de la Fête de l’Humanité pour entonner « Lula libre », afin que la campagne internationale pour sa libération s’amplifie. Lula derrière les barreaux, c’est l’espoir de tout un peuple qui est condamné.

L’Humanité